3ème AG de Solenat : dynamique de développement

Deux ans après sa création, l’association poursuit sa croissance et lance de nouveaux projets de services environnementaux. Avec plus de 930 000€ de fonds collectés pour des projets de 5 ans, Solenat a engagé des actions pour l’amélioration de la gestion des haies (carbocage), et les ressources alimentaires pour les pollinisateurs. A cela s’ajoute le projet carbon agri. Il permettra aux éleveurs accompagnés par l’association d’améliorer leur bilan carbone pour environ 100 000T équivalent CO2. Au total, ce sont donc près de 200 agriculteurs qui sont engagés dans divers projets.

« Notre vocation est d’aller au-delà, de travailler pas seulement avec les pionniers mais aussi avec de nombreux agriculteurs volontaires pour mettre en œuvre des actions environnementales » explique Laurent Lelore, agriculteur administrateur de l’association.

De nouveaux projets

L’AG, organisée le 3 juin, a donc voté plusieurs orientations pour l’année à venir. En premier lieu : lancer de nouveaux projets pour la biodiversité et la qualité de l’eau. Un autre axe porte sur l’amélioration du fonctionnement interne (mobilisation du conseil scientifique, communication plus resserrée avec les membres). Enfin, Solenat souhaite développer la collecte de fonds, et assoir sa notoriété auprès des partenaires et agriculteurs.

AG 2022 table-ronde
Table-ronde avec de gauche à droite : C Baty (journaliste), P Chasseloup (CPIE),
P Dupraz (INRAE), V Chauvin (Chambre d’agriculture), L Lelore (administrateur),
C Traineau (agricutleur), F Noet (Crédit Agricole)

PSE : un des outils de la transition écologique

A la suite de l’AG, une conférence de Pierre Dupraz (INRAE), et une table-ronde ont permis de prendre de la hauteur. Comme le montrent les travaux de recherche, les dispositifs existant notamment au travers de la PAC, apportent des réponses partielles aux défis écologiques mais manquent de flexibilité et génèrent d’importants coûts de transaction. « L’objectif de Solenat est justement de créer des projets avec des coûts d’ingénierie, de transaction et de gestion limités. Nous voulons maximiser les résultats sur le terrain » explique Véronique Chauvin, cheffe de service arbre et biodiversité à la Chambre d’Agriculture. « Nous misons sur le travail collectif et une responsabilisation des agriculteurs pour optimiser les budgets. »

Pierre Chasseloup du CPIE considère qu’il s’agit aussi parfois de limiter les interventions pour laisser la place à la biodiversité spontanée. « Sans avoir besoin d’ingénierie complexe, on peut s’appuyer sur la résilience naturelle des ecosystèmes. Les solutions sont dans la nature ». Idée partagée par les responsables de Solenat, avec un objectif de concilier ces défis écologiques et de production agricole.

Les PSE permettent également de s’extraire de la logique de la compensation de coûts, pour aller vers une rémunération de services rendus, via des contrats privés négociés de gré à gré. Cela soulève des questions d’évaluation des résultats et de la valeur de ces services, et de sources de financements. Sur ce dernier point, le Crédit Agricole Anjou Maine a apporté quelques pistes à la suite d’une enquête auprès de leurs clients entreprises. « Elle révèle que la plupart des entreprises ont de nombreuses questions, une volonté de progresser sur leur stratégie RSE, et ont besoin d’un réel accompagnement. Elles sont intéressées par des projets locaux pour concrétiser leur action » précise Frédéric Noet.

« Sortir d’une écologie punitive pour construire des projets positifs »

Michel Dauton, président de Solenat, conclut en rappelant les fondamentaux de l’association. Les solutions, comme les défis écologiques, sont multiples. Les services environnementaux en font partie.

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