Carbone : partenariat constructif

France Carbon Agri et Ecomiam ont officialisé mardi à Cholet leur partenariat pour financer les projets d’exploitations engagées dans le 2ème appel à projet Carbon Agri.

15 exploitations d’élevage à proximité des magasins

« Réduire, éviter et compenser les émissions de gaz à effet de serre : c’est dans cette logique que se place le projet Carbon Agri que nous menons avec les agriculteurs et les partenaires financiers. » introduit Samuel Vandaele, président de FCAA. Il est venu présenter à Cholet le partenariat conclu avec Ecomiam, entreprise de surgelés. « Nous voulons une écologie pragmatique, en lien avec l’économie des exploitations agricoles. Cela passe par la rémunération des services rendus, et des actions qui améliorent la résilience de l’agriculture. »

Des valeurs visiblement partagées par le PDG d’Ecomiam, Daniel Sauvaget. Il insiste sur l’origine française de leurs produits et une démarche de rémunération équitable des agriculteurs. Quand la société a décidé de soutenir des projets de réduction des gaz à effet de serre, c’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers FCAA pour faire le lien avec 15 élevages engagés dans le 2ème appel à projet de FCAA, pour un total de 1625 T équivalent CO2.

Le GAEC de la Cossonnière Neuve à Cholet en fait partie, de par sa proximité avec le magasin de Cholet. « Notre projet carbone s’inscrit pleinement dans les objectifs de l’exploitation. Nous sommes heureux de pouvoir le faire avec un partenaire local. » explique Sylvie Rochais, associée du GAEC. « Depuis quelques années nous revoyons notre manière de travailler. Nous voulions améliorer à la fois notre confort de travail, le respect de l’environnement et le bien-être des animaux. Nous avons construit un nouveau bâtiment et avons fait évoluer nos pratiques d’élevage. La démarche carbone permet de chiffrer et d’être rémunérés pour les progrès effectués sur le bilan carbone. Cela nous a permis aussi de calculer que nous nourrissons l’équivalent de 4 000 personnes environ ! Cette production est compatible avec la performance environnementale, le confort des éleveurs et des animaux. C’est important de le faire reconnaître. »

Une démarche de progrès sur 5 ans

Anthony Ménard, vice-président de Solenat, rappelle le parcours des éleveurs sur 5 ans. Il commence par un diagnostic détaillé de l’exploitation (réalisé par la chambre d’agriculture) qui permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre. Puis, à la suite d’un travail de groupe et échanges avec le conseiller, l’agriculteur définit le plan d’actions sur 5 ans pour améliorer ce bilan. Un bilan à mi-parcours en 2023, puis un bilan final en 2025 permettront d’évaluer les réelles réductions d’émissions et le stockage de carbone. Les exploitations seront payées en deux échéances sur le résultat réalisé à hauteur de 30€/t. « Les agriculteurs sont sources de solutions, nous en sommes convaincus. C’est pour cela que nous avons créé l’association régionale Solenat et que nous accompagnons les agriculteurs dans ces démarches carbone, ainsi que d’autres projets pour la biodiversité. 155 exploitations se sont engagées dans le 2ème appel à projets avec nous en 2021, et 124 démarrent en ce moment dans le cadre du 3ème appel à projets. La moyenne des projets se situe à plus de 500T eq CO2 de gain carbone sur 5 ans. » La labellisation des projets, qui a souffert de retards importants, est désormais obtenue, ce qui permet d’avancer dans la commercialisation des crédits carbone.

Le projet du GAEC en résumé

125 vaches laitières. 2 robots de traite. 170 ha de surface dont plus de 100 ha de prairies. Près de 4000 personnes nourries.

Leviers techniques : changement du logement des vaches, réduction de l’âge au vêlage, production d’électricité photovoltaïque, micro-méthanisation avec co-génération d’électricité et valorisation de la chaleur.

Prévision initiale de gain carbone à 132 T, mais qui sera revu à la hausse suite à l’ajout de la méthanisation dans le plan d’actions.

Des leviers techniques individualisés

Les actions conduites sur les élevages sont adaptées au système, aux marges de manœuvre disponibles et surtout aux projets des chefs d’exploitation. Il peut s’agir de leviers techniques sur la gestion du troupeau (exemple réduire le nombre de génisses), sur les pratiques culturales, la production de légumineuses pour améliorer l’autonomie, la gestion des effluents, etc.