Les projets bas carbone se poursuivent

Un projet label bas carbone en agriculture peut rester complexe à appréhender. Alors quoi de mieux qu’enfiler ses bottes et aller voir sur le terrain pour mieux comprendre ? C’est ce qu’ont fait des responsables de la Banque Populaire Grand Ouest, dont la banque finance des crédits carbone du projet “carbon agri”, en partenariat avec Solenat. Des élus du Conseil Régional, Lydie Bernard et Philippe Henry, étaient également invités en tant que financeurs des diagnostics Cap2ER.  

A partir des exemples du GAEC Janeo et du GAEC des Buissons, le contenu des projets se fait plus concret : augmentation de la durée de pâturage, amélioration des fourrages, optimisation de l’âge au vêlage et du renouvellement, production de protéines, amélioration de la gestion des effluents, etc. Ces axes de travail permettent, sur une durée de 5 ans, d’améliorer le bilan carbone des élevages. La différence entre le bilan initial et final est calculé grâce à un diagnostic Cap2ER. “C’est la différence entre ces deux bilans qui est valorisée sous forme de crédits carbone” explique Anthony Ménard, président de Solenat et lui-même impliqué dans le projet.  

Pour la BPGO, le soutien à ces projets s’inscrit dans la stratégie d’accompagnement des transitions des entreprises, agriculteurs et particuliers. Il permet la concrétisation des engagements de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) de façon locale, et avec des projets pour lutter contre le changement climatique tout en intégrant une vision économique.  

231 exploitations  

Au niveau régional, ce sont 231 exploitations qui se sont engagées avec Solenat dans ces projets bas carbone. Les diagnostics et le suivi sont réalisés par la Chambre d’Agriculture (ainsi que Bovins croissance en Vendée). Un groupe de 136 élevages bovins a réalisé son bilan à mi-parcours l’automne dernier et vient de percevoir le premier paiement des crédits carbone. Ces bilans intermédiaires montrent que les plans d’actions sont bien mis en œuvre comme prévu initialement. Les éleveurs soulignent que résultat final dépendra de leurs pratiques, mais aussi des conditions météorologiques la dernière année du projet, qui impactent la qualité et quantité de fourrage. Le solde sera versé en 2026, après réalisation du bilan final et certification des crédits carbone par l’Etat.  

Lydie Bernard se réjouit que “ le monde agricole s’empare du dossier. Par exemple 45% des élevages laitiers ont réalisé un bilan carbone, et la dynamique est lancée en bovins viande”. Le financement des diagnostics par le Conseil Régional et les interprofessions (CIL ouest et Interbev) au niveau régional, et les “bons diagnostics carbone” au niveau national ont facilité l’accès à ces dispositifs et sont reconduits.