Haies : des projets gagnant gagnant

Pour voir concrètement à quoi correspond un plan de gestion durable des haies, le conseil d’administration s’est réuni mardi sur la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou. Laurence Deborde, du service arbre biodiversité de la chambre agriculture, a donc expliqué les méthodes et montré quelques exemples sur le terrain.

La première étape est un diagnostic précis de l’état de chaque haie sur le terrain, pour identifier les essences présentes, leur état, et les modes d’entretien actuels. Sur cette base, et en fonction des objectifs principaux de l’exploitation (bois énergie, effet brise vent, biodiversité, anti-érosion…), un plan de gestion sur 15 ans est ensuite réalisé. Il prévoit les opérations à réaliser par tranches de 5 ans sur chaque haie : exploitation de bois, taille, plantation, etc. A l’issue de ce travail, si l’agriculteur le souhaite, il peut s’engager dans un contrat Carbocage avec Solenat, qui permet de bénéficier de paiements de crédits carbone.

Ces démarches sont compatibles avec la valorisation des arbres en bois d’œuvre. Pour cela, le choix des essences et les méthodes de taille doivent être raisonnés à long terme (40 à 100 ans) pour obtenir des arbres de qualité optimale. Ce travail est la spécialité de l’entreprise Neosylva, qui accompagne les propriétaires dans la valorisation de leurs forêts pour le bois d’œuvre, et souhaite développer ce service également pour les haies bocagères. Son fondateur, Jean-Guénolé Cornet, était présent pour échanger d’un partenariat avec Solenat, de façon à proposer aux agriculteurs de combiner sur leurs haies une démarche carbone et la plantation d’arbres de haut jet, entretenus par Neosylva jusqu’à leur exploitation. Un projet va être conduit de manière expérimentale dans un premier temps pour tester le dispositif.

Des perspectives nouvelles de valorisation des haies, qui permettront de remettre au goût du jour cet adage, parfois oublié : « le bois, c’est une valeur sûre ! ».