Le marché du carbone volontaire soulève de nombreuses questions et fait l’objet parfois d’incompréhensions et de méconnaissance. Solenat a donc rédigé un document qui synthétise quelques réponses et arguments, sur la base de publications et études récentes.
Il est téléchargeable ci-dessous. Les références bibliographiques et des ressources complémentaires sont en dernière page.
L’association Solenat, réunie en AG mardi 13 juin, a fait un bilan et débattu des prochaines orientations. Trois ans après sa création, l’activité montre une croissance importante. Plus de 300 agriculteurs de la région sont désormais impliqués dans des contrats d’amélioration des bilans carbone (Carbon Agri), de gestion durable des haies (Carbocage) et pour la biodiversité. Les entreprises portent un intérêt croissant aux démarches environnementales au sens large, et en premier lieu à l’atténuation du changement climatique. Donc l’orientation de l’association est toute indiquée : poursuivre les projets en cours et développer de nouvelles propositions, avec une volonté exprimée par l’AG de renforcer le travail sur la qualité de l’eau.
Une nouvelle équipe dans la continuité
Arrivant en fin de mandat, le conseil d’administration a été renouvelé avec environ un tiers de nouveaux responsables. Il est désormais présidé par Anthony Ménard (précédemment vice-président), qui prend la suite de Michel Dauton. Arnaud Jeanson, Thomas Gaultier et Clément Pineau sont respectivement vice-président, trésorier et secrétaire général. L’ancien président désormais en retraite a donc laissé les rênes à ses collègues, en confiance, et non sans une certaine émotion après 3 ans d’échanges enrichissants.
La biodiversité en Pays de la Loire, l’affaire de tous
Afin de nourrir la réflexion pour les prochains mois, plusieurs intervenants ont été conviés à débattre sur le thème de la biodiversité. Cyril Roussel (OFB), qui anime un projet « ARTISAN » sur les solutions fondées sur la nature, a présenté les travaux en cours et les liens forts entre biodiversité et climat. L’objectif de ce projet est de créer les conditions pour une généralisation des actions pour une meilleure résilience des territoires. Des études, publications, opérations pilotes sont donc en cours sur de nombreux domaines. Les actions identifiées pour l’agriculture n’ont rien de nouveau mais méritent d’être amplifiées : plantation et gestion des haies, couverts végétaux, maintien des chaumes, développement des légumineuses. Comme l’ont signalé plusieurs agriculteurs présents, les injonctions ne suffisent pas, il faut que les agriculteurs s’y retrouvent économiquement pour pourvoir mettre en place ces leviers. C’est exactement la mission de Solenat : concilier économie et écologie pour des projets gagnants gagnants.
Du greenwashing ?
Le sujet des services environnementaux fait souvent réagir : "il ne faut pas que ce marché, et notamment celui du carbone, devienne pour les financeurs un droit à polluer". Pourtant, les échanges avec les entreprises qui franchissent le pas de financer des projets (agricoles ou autres) de séquestration du carbone et réduction des gaz à effet de serre démontrent plutôt le contraire ! Comme l’explique Anthony Ménard, parmi celles que Solenat rencontre "Elles ont généralement commencé par faire un bilan carbone, et des démarches de réduction de leurs impacts en interne. Ensuite elles peuvent, de façon volontaire, financer des actions mises en place par d’autres acteurs comme les agriculteurs ou les forestiers. Face au défi du changement climatique, les projets de séquestration de carbone et de réduction des émissions sont complémentaires et indispensables. Les agriculteurs ont de vraies opportunités dans ce domaine.»
Concernant la biodiversité, les entreprises de services ont souvent peu de prises directes via leurs activités, donc elles se tournent vers des associations pour soutenir et démultiplier des projets. La proximité, la quantification des réalisations et la traçabilité des financements sont des attentes fortes pour les financeurs.